Diskuto:Zahlensprache

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La langue des nombres de Ferdinand Hilbe (Die Zahlensprache. Neue Weltsprache auf Grund des Zahlensystems, mit einem unbehängigen Wortschatze von Millionen unveränderlicher Grundwörter, 1901 ) met parfaitement en lumière les limites mêmes des langues philosophiques. Elle n'est qu'un système de codage. Une fois codés (par un procédé associant voyelles, consonnes et syllabes) les nombres entiers (la numérotation en chiffres arabes est déjà un tel code), il suffît de coder les concepts par les éléments de ce code. On fait correspondre les 50 premiers nombres aux catégories fondamentales et on garde les 50 suivants pour combler les lacunes de la première nomenclature. Pour les autres concepts, on détermine leur degré d'affinité par rapport à l'une des catégories. Soit U le numéro de la catégorie et g, le nombre qui correspond au degré d'affinité, alors la formule (U-101g) donne le nombre du concept de façon univoque et du même coup son expression littérale, puisque les nombres sont codés. Ce n'est pas sur le principe abstrait du codage que le projet bute, c'est sur sa réalisation. Comment choisir les cinquante catégories et, plus encore, comment définir les degrés d'analogie des autres concepts avec ces notions primitives, lorsqu'on sait qu'entre «les concepts dérivés d'une même catégorie. il est en général impossible de trouver un ordre linéaire naturel»? Il faut que, dans une telle langue, le «vocabulaire» soit totalement arbitraire, au sens où aucun principe d'ordre n'est assignable. En remarquant que cela viole la nature même des longues naturelles, Couturat et Léau manifestent incontestablement une grande intelligence de celles-ci. Leur analyse touche à ce que l'on peut appeler le principe de sémanticité des langues naturelles, c'est-à-dire le fait qu'elles associent un son et un concept, ou, dans le vocabulaire de Saussure, un signifiant et un signifié. C'est ce qui, au reste, conduira ce dernier à ne pas considérer le code des signaux maritimes comme une langue, quand bien même il s'agit évidemment d'un système sémiologique.

—Sylvain Auroux, La langue des nombres de Ferdinand Hilbe , en Histoire des idées linguistiques: L'hégémonie du comparatisme, Editions Mardaga, 2000 - 594p, p383